Peut-on encore admirer les coraux en Thaïlande ?

Le corail a d’abord été présenté comme une pierre arborescente. Cependant, les pêcheurs et les naturalistes ont vite observé qu’il pouvait grandir et qu’il était donc vivant. Comme tout ce qui est vivant, le corail est fragile. Il ne tient qu’à nous de pouvoir l’admirer encore longtemps.

C’est quoi au juste le corail ?

Les coraux sont des animaux extrêmement anciens qui possèdent la particularité de construire les récifs. Les récifs coralliens sont les plus grandes structures terrestres fabriquées par de minuscules organismes vivants. Il faut également savoir qu’ils sont aussi vieux que les forêts primaires et qu’ils sont présents dans des couches géologiques de plus de 400 millions d’années. Ces animaux construisent des récifs depuis 25 millions d’années.

Malheureusement, à cause du réchauffement climatique (mais ce n’est pas la seule raison), les récifs coralliens sont aujourd’hui menacés. Ils sont les plus vulnérables dans les îles à la forte densité de population et celles qui accueillent de nombreux touristes.

Indispensables à la biodiversité marine, il est urgent de les préserver.

Photo Pixabay

Les différents types de récifs coralliens

Les récifs frangeants

Ces récifs qui bordent une terre émergée sont généralement étroits, directement accolés à la côte ou séparée d’elle par un chenal peu profond.

Les récifs-barrières

Beaucoup plus larges que les précédents, ils sont séparés de la côte par un lagon. Le lagon peut atteindre plusieurs kilomètres et être profond de 10 à 70 mètres. De petites îles coralliennes se forment parfois sur les récifs.

Les récifs double barrière

Comme leur nom l’indique, il s’agit de deux récifs-barrières parallèles. Ils sont plus rares que les précédents. On peut cependant en voir à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, aux îles Fidji, Salomon et Caroline.

L’atoll

C’est un récif corallien ancien, de haute mer. Il est formé par un anneau entourant un lagon central dont la profondeur est variable et ne dépasse généralement pas 100 mètres. Le lagon peut être ouvert ou fermé.

Photo Pixabay

Le banc récifal

Le banc récifal est un édifice corallien situé en pleine mer, sur un haut fond.

Dans tous les cas, les débris coralliens forment des sédiments accumulés par les vagues pour former de petites îles coralliennes.

Les dangers qui menacent les coraux

Le principal danger qui menace les récifs coralliens est l’Homme. Tous les autres dangers découlent de cet être soi-disant supérieur qui ne sait pas toujours utiliser son cerveau à bon escient. Nous sommes quand même la seule espèce à détruire ce qui nous fait vivre.

Le réchauffement climatique

Il induit le blanchiment des coraux, la perte de biodiversité et des maladies. Le processus touche toute la faune et la flore sous-marines. Les océans représentent environ 71% de la surface de la Terre. Les préserver, c’est aussi nous préserver car de leur bonne santé dépend notre survie.

La pêche

La pêche au cyanure est pratiquée pour étourdir le poisson le temps de sa capture. Ce type de pêche entraîne le blanchiment des coraux. Certains pêcheurs n’hésitent pas non plus à les briser à coups de marteau pour débusquer les poissons qui s’y réfugient.

La pêche explosive est un mode radical qui utilise la dynamite. Je crois que je n’ai pas besoin de vous faire un dessin.

Les filets Muraori agrémentés de décorations aux couleurs vives attirent les poissons. Malheureusement, ils sont aussi munis d’outils (pierres, morceaux de ciment) destinés à assommer les poissons. Ces filets brisent les récifs coralliens et font de nombreux dégâts à l’instar des deux précédents types de pêche.

Les fertilisants

L’agriculture conventionnelle est friande de fertilisants qu’on retrouve dans les océans. Ils nuisent gravement à la santé des coraux car ils entraînent avec eux des éléments pathogènes, provoquent du stress et le syndrome de la tache sombre.

Pensez-y lorsque vous achetez vos légumes même si vous habitez loin du bord de mer. Entraînés par la pluie, les fertilisants se retrouvent dans les cours d’eau qui se jettent dans les fleuves qui eux-mêmes se jettent dans les océans. On l’oublie trop souvent.

Les déchets plastiques

Selon la chercheuse Joleah Lamb de l’université Cornell (État de New York) : « Le risque de maladie s’accroît de 4% à 89% quand les coraux sont en contact avec des déchets plastiques. » Avec son équipe, elle a étudié plus de 120 000 coraux dans 159 récifs en Australie, Indonésie, Thaïlande et Brirmanie.

Les plastiques sont majoritairement fabriqués à base de polypropylène qui agit comme vecteur marin des microbes, bactéries, organismes microscopiques responsables de maladies au contact des coraux.

La chercheuse estime qu’il y a plus de 11 milliards de déchets plastiques dans les récifs de la zone étudiée. Cela va de 0,4 débris de plastique pour 100 m2 en Australie à 25,6 en Indonésie. Á première vue, cela peut sembler peu mais 100 m2 dans un océan, c’est une tête d’épingle.

Chaque année, les humains déversent 4,8 à 12,7 millions de tonnes de débris plastiques dans les océans.

Les produits solaires

Dans un précédent article sur les méfaits du soleil en Thaïlande je vous faisais part également des dangers des produits solaires sur le monde marin en général. En effet, la plupart des crèmes solaires que l’on trouve dans le commerce contiennent des composés chimiques nocifs pour les coraux, le plancton et les poissons. Ce sont 14 000 tonnes par an de ces produits qui sont déversés dans les océans.

Même si vous vous enduisez de crème solaire dans un petit bled de la France profonde (ou n’importe quel autre pays) vous êtes concerné(e). Lorsque vous prenez une douche en rentrant de votre séance de bronzette, les produits solaires se retrouvent dans l’eau car les stations d’épuration n’éliminent pas tout. Et si vous vous baignez dans la rivière, banco, ça part directement vers les fleuves pour finir dans l’océan.

Souvenez-vous, Hawaï a été le premier état à interdire les crèmes solaires sur ses plages jusqu’en 2021. Lui emboîtant le pas, certaines agences de voyage obligent les touristes à n’utiliser que des écrans solaires biodégradables.

Aujourd’hui, on trouve de plus en plus de marques qui ont fait le choix (peut-être poussées aussi par les consommateurs) de n’utiliser que des écrans biodégradables. Mes préférées sont Evoa (que j’ai déjà citée) et Biarritz car ces deux marques ont été créées par des amoureux de la mer qui ont compris avant les autres que les océans doivent être protégés.

Sur le site Prtotect Land and Sea, vous trouverez des infos sur la certification Haeriticus, une liste de marques écoresponsables et l’index des ingrédients nocifs pour la biodiversité.

Le magazine Marie-Claire du mois de juin 2020, consacre un article aux produits solaires vertueux plus faciles à trouver que les précédents si vous habitez en France. Je ne pense pas que toutes ces listes soient exhaustives, il existe peut-être d’autres marques qui font du bien à votre peau et à l’environnement. Un conseil : lisez toujours les étiquettes avant d’acheter quoi que ce soit et ne vous arrêtez pas au prix. Ça vaut peut-être le coup de mettre quelques euros de plus dans une crème pour que vos enfants puissent eux aussi admirer les coraux plus tard.

Enfin, si vous n’aimez vous enduire de crème solaire, restez à l’ombre et portez un T-shirt à manches longues pour vous baigner. On n’a encore rien trouvé de mieux pour se protéger efficacement, surtout sous les Tropiques. Indispensable pour les jeunes enfants.

La préservation des coraux en Thaïlande

Une bonne nouvelle, le processus de destruction des coraux est réversible !

En Thaïlande comme ailleurs, des chercheurs et des citoyens de bonne volonté se mobilisent pour sauver les coraux et le monde marin, car l’un ne va pas sans l’autre.

Photo Pixabay

Des scientifiques en biologie marine de l’Université de Chulalongkorn sont les premiers à avoir découvert une méthode de reproduction des récifs coralliens à partir de spermatozoïdes congelés du corail vinaigrier (acropora humilis). Le BangkokPost a publié leur technique fin 2018. Leur projet d’élevage des coraux remonte au début des années 2000 et, en 2006, ces mêmes chercheurs ont développé le tout premier programme de culture de corail en Thaïlande.

L’association Coral Gardening agit partout dans le monde. En Thaïlande elle est implantée à Ko Tao. Elle est partenaire de The Nature Conservancy qui compte plus de 2000 membres et elle existe depuis plus de 15 ans. Si cela vous intéresse, vous pouvez vous aussi devenir membre de cette association.

Á Ko Tao encore, il existe des stages de volontariat en protection du milieu marin.

Le site d’écotourisme et tourisme responsable ecovoyageurs.com propose toute l’année, à partir de 16 ans, des stages d’écovolontariat avec l’accompagnement de biologistes et de plongeurs confirmés. Le projet a été plusieurs fois récompensé par des organismes internationaux. Un bémol : le prix qui n’est pas accessible à tout le monde. Plus de 2500€ sans le billet d’avion.

Photo Pixabay

J’ai peut-être oublié des organismes ou associations : qu’on me pardonne. Si c’est le cas, faites-le moi savoir grâce au formulaire de contact et je modifierai mon article. Un grand merci d’avance.

Où admirer des coraux en Thaïlande ?

Les principaux spots de plongée se trouvent dans la mer d’Andaman (côté Phuket) et dans le golfe de Thaïlande.

Dans le golfe de Thaïlande, vous avez le choix entre Ko Chang, Ko Samui, Ko Phangan et la plus célèbre parmi les plongeurs, Ko Tao. Des excursions avec proposition de snorkeling (masque + tuba) sont proposées dans le Parc National Maritime d’Ang Thong, situé à l’ouest de Ko Samui. D’une superficie de 102 km2 il compte pas moins de 42 îles toutes plus belles les unes que les autres.

Dans la mer d’Andaman, les îles Phi Phi et Surin sont réputées, de même que le Parc National Maritime de Turatao. Plus loin, à environ 100 km des côtes, le Parc National Maritime des îles Similan est un must. Les 9 îles sont classées réserve naturelle depuis 1982.

Avant d’envisager de pratiquer la plongée ou le snorkeling, renseignez-vous car la Thaïlande a fermé plusieurs îles et plages aux touristes afin de préserver la faune marine et de permettre aux coraux de se régénérer.

Sources : National Geographic, Futura Sciences, Le petit journal (édition de Bangkok)

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